Identifiez l’imposteur qui est en vous…

Avez-vous déjà eu l’impression que malgré vos qualifications et vos réalisations, vous doutez toujours de vos capacités et vous sentez comme un imposteur ? Si vous le faites, vous n’êtes pas seul et pourriez être atteint de ce qu’on appelle le syndrome de l’imposteur.

Ce terme désigne en effet ces individus qui sont, très compétents et souvent reconnus comme tels dans leur carrière, mais qui se sentent néanmoins intellectuellement frauduleux. En d’autres termes, ce sont des individus qui éprouvent de graves doutes sur eux -mêmes, malgré le fait que leurs réalisations suggèrent le contraire. En explorant l’âme de ces personnes, d’apparence très sûres d’elles, il serait même possible d’y découvrir des pensées où ces personnes croient littéralement tromper les autres.

Nous pourrions appeler ça complexe d’infériorité, mais le terme serait peut-être trop fort. Le syndrome de l’imposteur s’applique en effet surtout à des domaines spécifiques et à des moments spécifiques de la vie des individus. L’exemple des jeunes diplômés aux CV encore peu fournis en est un bon exemple. Cette impression de fournir un travail qui n’est pas à la hauteur de ce que les gens attendent de vous et qui devient une source d’insécurité et de toutes sorte de doutes sur leur place dans l’entreprise.

On remarque que ce syndrome de l’imposteur est une des raisons pour lesquelles les jeunes diplômés qui le subissent ont tendance à se surpasser, voire à se surmener. Avant même leur envie d’être efficace dans leur tâches, c’est cette angoisse de ne pas être à leur place qu’ils veulent combattre. Celà se manifeste alors entre autres par un total d’heures de travail par semaine qui explose. Un sentiment qui nourrit chez eux un dialogue interne, tournant en boucle. Combien dois-je en faire d’avantage pour être à la hauteur? Suis-je vraiment en train de tromper les gens qui m ‘entourent?

Pour une autre catégorie de personne cette angoisse peut les pousser à se diminuer délibérément devant leur entourage afin de se rendre moins compétent que les autres et que les gens n’aient pas des attentes aussi élevées envers eux. Ils fuiront leurs responsabilités, prétextant un manque de temps, en s’excusant sur des choses qu’il aurait été capables de faire.

Quelles seraient les solutions afin de combattre cet état d’anxiété qui peut réellement devenir une souffrance tant sur le plan mental que physique (fatigue persistante, rumination voire dépression)? Une solution serait de documenter son travail à chaque fois que quelque chose de valeur a été réalisé pour ne pas l’oublier, qu’il soit inscrit dans les esprits une bonne fois. Puis y revenir, autant de fois que nécessaire lorsque les pensées négatives reviennent. Pensées négatives pouvant prendre la forme d’excuses pour soi. Peut-être en avez-vous ressenties une fois dans votre vie ? prendre son succès pour de la chance, considérer son travail comme ordinaire, minimiser les victoires passées en les relativisant par rapport à des réalisations d’autres personnes reconnues, ignorer l’impact positif de ses réalisations au niveau de l’entreprise. La liste est non exhaustive.

Savoir faire preuve de transparence sur son travail peut aussi être une solution tout à fait payante. Admettre qu’on n’est pas parfait, sans se proclamer pour autant un imposteur, peut vous aider à accepter vos erreurs sur les moments où vous vous n’étiez pas aussi efficace que vous auriez pu. Etre transparent sur ses imperfections c’est aussi favoriser autour de soi la création d’un environnement de travail plus sain.

Appliquer ces solutions et se dire que ce syndrome n’est pas permanent et qu’il appartient à tout à chacun de l’identifier comme tel dans les moments difficiles de sa vie, constitue une bonne base dans un programme de développement personnel. Tout comme dans un programme d’amélioration de sa prise de parole en public.